Marchand de tapis…

Il arrive parfois qu’au détour d’une promenade matinale, l’oeil du promeneur se pose sur un détail curieux, cocasse, voire perturbant.

Il en fut ainsi lorsque j’aperçus, il y a quelques jours, l’enseigne d’un marchand de tapis:

Nazy Tapis

Voilà que mon errance matinale se transforma en réflexion métaphysique sur le choix conscient ou non d’une enseigne à la dualité équivoque.

Malgré son hellénisation, le “i” ne saurait se cacher plus longtemps aux yeux de l’historien averti qui aura tôt fait de sourire à l’allusion quelque peu inappropriée quoique certainement involontaire et vraisemblablement inconsciente, renvoyant potentiellement aux cheveux des victimes de l’holocauste, soigneusement rasés afin d’être utilisés dans divers produits.

Au-delà de l’allusion politiquement incorrecte, cette anecdote nous montre également que l’auteur d’un énoncé n’est pas maître du sens de celui-ci. C’est bien plutôt son récepteur qui le crée, à partir de son expérience d’une part (et donc de sa connaissance ou non de l’holocauste) et du contexte d’autre part.

Le spectateur attentif et optimiste aura toutefois remarqué qu’il s’agit bien d’un “importateur en direct” et non d’un “déportateur en direct”.