by Filifjonka | Jul 19, 2014
Wir haben bereits Fred Uhlman und seine Feststellung zitiert:
Sub specie aeternitatis we all, without exception, are failures.
Eine ganz ähnliche Feststellung findet sich bei Petronius Arbiter 2000 Jahre zuvor († 66, Selbstmord) in seinem Satyricon:
Si bene calculum ponas, ubique naufragium est.
Sinngemäss also: Wenn Du genau hinschaust, ist überall Schiffbruch. Der lateinische Volltext des Satyricon findet sich hier, lat. Text und auszugweise deutsche Übersetzung (allerdings ohne die hier interessierende Passage, die aus CXV stammt) hier.
by Filifjonka | Jul 15, 2014
Der Schmerz fällt uns an, Menschen, Geschwister,
von hinten, von seitwärts,
und betäubt uns in den Kinos,
nagelt uns an die Grammophone,
lässt uns los in den Betten, fällt lotrecht
auf unsere Fahrscheine, auf unsre Briefe;
und es ist sehr folgenschwer, zu leiden, mag einer auch beten …
Ferner kommen infolge des Schmerzes
manche zur Welt, andre wachsen auf, andere sterben,
und andere kommen zur Welt und sterben nicht, andre
sterben, ohne zur Welt gekommen zu sein, und andre
kommen weder zur Welt noch sterben sie. (Das sind die meisten.)
aus: César Vallejo: Die neun Ungeheuer, in: Gedichte span./dt., BS 110, Suhrkamp: Frankfurt 1963
Ach, warum liest niemand mehr Gedichte, warum nur.
by Filifjonka | Jul 15, 2014
ich werde sitzen
reglos
starrend
ins herz der dinge
den toten stern
den schwarzen tropen der unendlichkeit
Zbigniew Herbert: Offenbarung, in: Inschrift, BS 384, Suhrkamp 1973
by Filifjonka | Jul 12, 2014
Die Näherin
Seit dem morgen regnet es. Die von gegenüber wird beerdigt. eine näherin. sie träumte vom trauring und starb mit dem fingerhut am finger. Alle lachen darüber. Der brave regen flickt himmel und erde zusammen. Aber auch daraus wird nichts.
Aus: Zbigniew Herbert: Inschrift, BS 384, Suhrkamp: Frankfurt 1973, 165
Ach ja, Manchmal, ganz selten, kann Regen auch etwas Schönes sein, etwas Weiches, Poetisches und Versöhnliches. Auch dann aber ist er zumindest melancholisch und eigentlich traurig. Meist aber ist er nur abweisend und feindlich. Ich erinnere mich an “Hundert Jahre Einsamkeit”, wo es einmal drei Jahre lang nicht aufhört zu regnen. Mir ist, als lebte ich das Buch.
by Filifjonka | Jun 30, 2014
Ja, nur allzu wahr, Cioran war gross, und hat es bitterlich bezahlt am Ende. Mein liebster Satz von ihm:
Il n’est guère qu’un signe qui atteste qu’on a tout compris : pleurer sans sujet.
Gibt übrigens auch einen hübschen Essay von ihm zum reaktionären Denken, speziell Joseph de Maîstre.
by Epipur | Jun 30, 2014
Au détour d’une bibliothèque, j’ai découvert les œuvres complètes d’Émile Cioran (1911-1995), écrivain roumain s’étant installé à Paris après avoir soutenu une thèse sur Bergson et avoir poursuivi ses recherches à Berlin.
De nos jours, Cioran, qui a d’ailleurs refusé plusieurs distinctions littéraires , n’est plus guère lu que par une poignée de curieux – en témoigne la carte d’emprunt vierge de toute date – qui y trouvent un goût pour l’absurde et l’ironie qui ne sont pas sans rappeler les textes d’un certain Eugène Ionesco. Scepticisme, pessimisme se mêlent à l’auto-dérision pour former une vague d’aphorismes détonants.
Je ne résiste pas à l’envie d’en partager certains avec vous…
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Un ouvrage est fini quand on ne peut plus l’améliorer bien qu’on le sache insuffisant et incomplet. On est tellement excédé, qu’on n’a plus le courage d’y ajouter une seule virgule, fût-elle indispensable. Ce qui décide du degré d’achèvement d’une œuvre, ce n’est nullement une exigence d’art ou de vérité, c’est la fatigue et, plus encore, le dégoût. (De l’inconvénient d’être né, Œuvres complètes, Pléiade, p. 771)
Toute œuvre est inachevée en ce sens qu’elle est imparfaite, toujours en devenir. Elle ne trouve une fin, tout comme la vie, que grâce à une force majeure ou au dégoût de sa propre existence.
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Est libre celui qui a discerné l’inanité de tous les points de vue, et libéré celui qui en a tiré les conséquences. (De l’inconvénient d’être né, Œuvres complètes, Bibliothèque de la Pléiade, p. 803)
La connaissance n’est pas possible, et, si même elle l’était, elle ne résoudrait rien. Telle est la position du douteur. Que veut-il, que cherche-t-il dont ? Ni lui ni personne ne le saura jamais.
Le scepticisme est l’ivresse de l’impasse. (De l’inconvénient d’être né, Œuvres complètes, Bibliothèque de la Pléiade, p. 820)
N’a de convictions que celui qui n’a rien approfondi. (De l’inconvénient d’être né, Œuvres complètes, Bibliothèque de la Pléiade, p. 838)
La connaissance n’est pas une pensée en soi, c’est une méta-pensée, une conviction attachée à une autre pensée qui en présume la vérité. Il s’agit d’une simplification réductrice qui ne tient que tant que l’on ne regarde pas la réalité de trop près.
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Pourquoi broder sur ce qui exclut le commentaire ? Un texte expliqué n’est plus un texte. On vit avec une idée, on ne la désarticule pas ; on lutte avec elle, on n’en décrit pas les étapes. L’histoire de la philosophie est la négation de la philosophie. » (De l’inconvénient d’être né, Œuvres complètes, Bibliothèque de la Pléiade, p. 852)
Application du principe énoncé: … .
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C’est à cause de la parole que les hommes donnent l’impression d’être libres. S’ils faisaient – sans un mot- ce qu’ils font, on les prendrait pour des robots. En parlant, ils se trompent eux-mêmes, comme ils trompent les autres : en annonçant ce qu’ils vont exécuter, comment pourrait-on penser qu’ils ne sont pas maîtres de leurs actes ? (De l’inconvénient d’être né, Œuvres complètes, Bibliothèque de la Pléiade, p. 858)
L’erreur des intellectuels est de supposer que tout homme pense et agit comme lui. L’erreur de l’homme est de se prendre pour plus rationnel qu’il ne l’est réellement.
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