Die Welt lesen

Daniel Kehlmann: F (Reinbeck b. Hamburg 2013, 294)

Zwei Autos fahren vorbei, ein einzelnes folgt, dann wieder zwei – gleichmässige Intervalle, es könnten Morsezeichen sein. Was, wenn das Universum lesbar wäre? Vielleicht steckt ja das hinter der erschreckenden Schönheit der Dinge: Wir bemerken, dass etwas mit uns spricht. Wir kennen die Sprache. Und doch verstehen wir kein Wort.

Tatsächlich. Was aber unterscheidet diese Situation von derjenigen, in welcher ein anderer mit uns spricht? Ich meine, ein anderer Mensch, nicht Gott. Und zwar in unserer Sprache mit uns spricht? Verhält es sich, wenn wir ehrlich sind, nicht ebenso (und zwar genau so)?

Paradoxon

Filifjonka hat mir letztlich folgendes gesagt:

Mit so einem Tod könnte ich sehr gut leben.

MOEH!

Die bevorstehenden Festtage sind auch eine schöne Gelegenheit, sein trautes Heim zu verschönern. Für Freunde von Buchstaben heuer auch im Angebot: Ein Set mit vier Buchstaben zum Aufstellen. In alphabetical order: E, H, M, O. Es gibt auch ein Set A, M, S, X. Da die beiden Sets farblich nicht zusammenpassen, steht jeweils nur eine sehr begrenzte Anzahl an Worten zur Verfügung. Aber wer hatte nicht schon immer insgeheim den Wunsch, mit dem Terminus “MOEH” auf Kommode oder Kaminsims etwas vorweihnachtliche Stimmung in seine gute Stube zu holen.

moeh

Akronyme

Immer wieder muss man feststellen, dass Unternehmerinnen und Unternehmer im Geschäftsverkehr zu Akronymen und Abkürzungen greifen. Wo sie doch so schöne Namen hätten.blod2

Poésie et texte légal

Salut ! bois couronnés d’un reste de verdure !
Feuillages jaunissants sur les gazons épars !
Salut, derniers beaux jours; Le deuil de la nature
Convient à la douleur et plaît à mes regards.

Je suis d’un pas rêveur le sentier solitaire ;
J’aime à revoir encor, pour la dernière fois,
Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière
Perce à peine à mes pieds l’obscurité des bois.

Oui, dans ces jours d’automne où la nature expire,
À ses regards voilés je trouve plus d’attraits :
C’est l’adieu d’un ami, c’est le dernier sourire
Des lèvres que la mort va fermer pour jamais.

Ainsi, prêt à quitter l’horizon de la vie,
Pleurant de mes longs jours l’espoir évanoui,
Je me retourne encore, et d’un regard d’envie
Je contemple ses biens dont je n’ai pas joui.

Terre, soleil, vallons, belle et douce nature,
Je vous dois une larme aux bords de mon tombeau !
L’air est si parfumé ! la lumière est si pure !
Aux regards d’un mourant le soleil est si beau !

Je voudrais maintenant vider jusqu’à la lie
Ce calice mêlé de nectar et de fiel :
Au fond de cette coupe où je buvais la vie,
Peut-être restait-il une goutte de miel !

Peut-être l’avenir me gardait-il encore
Un retour de bonheur dont l’espoir est perdu !
Peut-être dans la foule une âme que j’ignore
Aurait compris mon âme, et m’aurait répondu !…

La fleur tombe en livrant ses parfums au zéphyre ;
À la vie, au soleil, ce sont là ses adieux ;
Moi, je meurs ; et mon âme, au moment qu’elle expire,
S’exhale comme un son triste et mélodieux.

(Alphonse de Lamartine, L’Automne, in: Méditations poétiques, 1820)

Celui qui a payé volontairement ce qu’il ne devait pas ne peut le répéter s’il ne prouve qu’il a payé en croyant, par erreur, qu’il devait ce qu’il a payé.

(art. 63 al. 1 CO)

Ces deux exemples illustrent brillamment la différence qui existe entre texte légal et poésie.

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Alors que la poésie tante d’exprimer un sentiment, c’est à dire de produire une émotion chez son lecteur, le texte légal se borne à inspirer un raisonnement.

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La poésie est toujours dans l’instant, dans le concret, le texte légal dans l’indéfini, dans l’abstrait.

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Alors que la poésie se rit des équivoques et vit des ambiguïtés, le texte légal recherche la clarté et l’univocité totalisante. Là où la poésie suggère, le texte légal décrit.

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La poésie contemple le monde avec passion, le texte légal avec rigueur.

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Le poète essaie de donner le plus de sens possibles à ses vers, le législateur le moins de sens possibles à ses alinéas.

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Les détours de la poésie sont autant de plaisants méandres inconnus du texte légal.